ration. Il y a en ce moment plus de quatre-vingts commissions occupées à examiner une multitude de motions[1]. » La Chambre était néanmoins suffisamment ministérielle. La majorité ne se « cherchait » pas. Elle « s’offrait » en quelque sorte. « L’esprit de gouvernement l’emportait dans des proportions vraiment inespérées[2] » au sein du parti républicain. On en eut la preuve lorsque la question de l’élection des maires revint sur le tapis. Les républicains, sur le rapport de Jules Ferry, acceptèrent une transaction dans le seul but de ne pas entraver les mouvements du ministère[3].
Certains groupes avancés s’entendaient avec l’extrême droite pour perpétuer les confusions, les préjugés, les éternelles et vaines querelles de parti. La République de tout le monde n’était décidément pas la leur ; mais tandis que M. Tirard réclamait la suppression de l’ambassade près le Saint-Siège, et que MM. Clemenceau et Raspail, soutenant la proposition d’amnistie, déclaraient que les « Versaillais », eux aussi, avaient besoin d’être amnistiés, Gambetta, devenu président de la commission du budget, apportait à la cause de l’ordre l’appui de sa vibrante éloquence et ne craignait pas de qualifier, en plein Belleville, la Commune d’« insurrection criminelle[4] ».
- ↑ Ch. de Mazade, Revue des Deux Mondes, Chronique.
- ↑ Jules Ferry, Discours et Opinions.
- ↑ Il s’agissait de l’abrogation de la loi du 20 janvier 1874 et du retour à la loi de 1871, qui ne réservait au pouvoir central le droit de nommer les maires que dans les villes de plus de vingt mille habitants et dans les chefs-lieux d’arrondissement. Le gouvernement s’étant engagé imprudemment sur cette question, un compromis intervint ; le pouvoir central eut le droit de nomination dans les chefs-lieux de département, d’arrondissement et de canton. Les autres communes purent élire leurs maires.
- ↑ Il est vrai d’ajouter qu’avec cette disposition qu’avait le grand tribun