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le respect des croyances

aux formes les plus anodines et les plus usuelles du culte. D’autre part l’émancipé s’installe dans le doute et se contente, tant bien que mal, de l’incertitude qui règne définitivement dans son esprit, à moins que son effort de conception ou de raisonnement ne le conduise à la paroi terminale de la certitude négative, c’est-à-dire du matérialisme intégral. Telles sont les différentes modalités sous lesquelles l’homme s’échappe individuellement des Églises.

Pour en juger équitablement, il faut accepter le principe supérieur et essentiel que la Foi n’est pas un mérite. Or c’est là un point que la Doctrine a évité souvent de fixer, mais que les fidèles, dans la plupart des Églises, ont interprété dans le sens affirmatif, en considérant par conséquent la Foi comme un mérite. « Vous êtes sauvés par la foi et cela ne vient pas de vous ; c’est un don de Dieu », dit l’apôtre Paul (Éph. II 8). On peut arguer que si Dieu vous fait ce don, c’est que vous en êtes digne et qu’ainsi vous l’avez mérité. Mais ce sont là subtilités théologiques dont la vie sociale ne peut s’accommoder. Vous ne pouvez faire grief à