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ment par son éclat mondain. Ses huit séances de travail furent copieusement remplies. On acheva de mettre sur pied le programme de Stockholm et si, pour les raisons que j’ai déjà dites, nous dûmes abandonner provisoirement la boxe, trois réalisations techniques s’opérèrent qui n’avaient pu encore se produire. D’abord, celle des sports équestres. Ils étaient inscrits depuis le début. La nécessité les avait fait disparaître du second programme d’Athènes par suite de l’impossibilité matérielle de se procurer les chevaux en temps voulu. Ni Paris, ni Saint-Louis n’étaient mûrs pour cette adjonction de l’équitation aux autres sports. À Londres, malgré toute la bonne volonté des organisateurs, le temps avait fait défaut et les préjugés du reste faisaient aussi obstacle. Rien de pareil à Stockholm. Encore fallait-il un effort résolu et prolongé. Notre second collègue suédois, le comte Clarence de Rosen, le donna avec un zèle et un dévouement qui ne se démentirent pas un instant. Dans un voyage de propagande à travers l’Europe, il gagna à sa cause les gouvernants et les armées. Il en résulta toutefois un caractère exclusivement militaire revêtu par ces premiers « Jeux équestres » et qui devait se prolonger aux Olympiades suivantes. Mais cela ne pouvait point s’éviter pour le début tout au moins.

Une autre nouveauté fut la création du « Pentathlon moderne ». Je l’avais déjà présenté au C.I.O à deux reprises et l’accueil avait été incompréhensif, presque hostile. Je n’avais pas insisté. Cette fois, la grâce de l’Esprit-Saint sportif éclaira mes collègues et ils acceptèrent une épreuve à laquelle j’attachais une grande valeur : véritable sacrement de l’athlète complet, le Pentathlon moderne devait comprendre : une course à pied, une course à cheval, une course de natation, un as-