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qu’ils avaient tous été « nommés » par moi. Rien de plus faux. Un seul parmi tous ceux que je viens de citer avait été mon candidat personnel. Les élections ont toujours eu lieu régulièrement, mais les désignations étaient précédées de longues enquêtes, parfois d’une correspondance directe avec l’intéressé lui-même, en tous cas avec son ou ses parrains.

On s’est perdu aussi en conjectures à propos du budget du C. I. O. Il est évident qu’il ne ressemblait à aucun autre. Il n’en était pas plus mystérieux pour cela. Quand on disait aux gens que la cotisation des membres était de vingt-cinq francs par an seulement, ils n’en voulaient rien croire. C’était pourtant la pure vérité. Il en fut ainsi jusqu’à la guerre. Sur ces vingt-cinq francs, vingt allaient à la Revue Olympique et cinq à la caisse du C. I. O. Le budget de la Revue Olympique, dont les abonnements comptaient peu et qui était servie aux sociétés et aux individus dont l’appui importait, se complétait par des annonces encartées. Les frais de bureau du C. I. O., bien que « mondiaux » étaient relativement faibles. Je les avais pris à ma charge personnelle. Chaque membre payait bien entendu ses propres dépenses annuelles et les dépenses exceptionnelles que lui occasionnait la session lorsqu’elle se tenait dans son pays. Ces conditions calmaient l’ardeur de beaucoup de candidats plus ou moins indésirables. Pas un centime de subvention n’entrait dans nos caisses. Que de choses on peut faire avec des ressources même médiocres quand on a délibérément rejeté le manteau absurde et pesant des routines administratives, de la paperasserie, des documents inutiles et le joug insupportable de la pédanterie dactylographique.

Cette réunion de Budapest ne brilla pas seule-