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mémoires olympiques

à la suite d’un accident Je me dirigeai vers la place Beauveau et fis passer ma carte au chef ou au sous-chef de son cabinet, qui, si je ne me trompe, portait le même nom que le ministre et devait être son parent. Je trouvai un jeune homme élégant, très homme du monde et qui comprit tout de suite la situation. « Voyez, lui dis-je, ce qui va se passer. Un vote va être émis par un comité où siègent quatre Français au milieu de quarante étrangers appartenant à trente pays différents[1]. Ce vote décidera la célébration à Paris, en juin 1914, du xxe Anniversaire du Rétablissement des Jeux Olympiques et fera hommage du patronage de cette célébration à la République Française. Quel effet fâcheux si cet hommage n’était pas accepté aussitôt et si la réponse devait venir au bout de longtemps non sans avoir été discutée de droite et de gauche. D’autre part, je sais parfaitement que nos habitudes administratives et politiques imposent ce circuit. Voici le texte de la lettre que j’adresserai, sitôt le vote rendu, à M. le Président du Conseil. Que penseriez-vous d’une réponse conçue à peu près en ces termes ? »… Et je donnai lecture de ma lettre et de la réponse dont le texte se trouve dans la Revue Olympique de juillet 1911 : « Vous avez bien voulu me faire part du vote par lequel le C. I. O., assemblé à Budapest, etc. (suivaient les précisions désirables)… J’ai l’honneur de vous remercier de cette intéressante communication et je vous prie d’être auprès de MM. les Membres du C. I. O. l’interprète des

  1. C’étaient les chiffres de 1910. Les quatre Français étaient : MM. Ballif, de Bertier, Callot et Gautier-Vignal (membre pour Monaco). Depuis longtemps j’avais établi que le président ne devait pas compter au point de vue national.