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mémoires olympiques

Jeux — nombre d’engagements pour chaque sport — liste des épreuves obligatoires, sports facultatifs — règlements techniques — jurys et récompenses). Je ne donne là que les têtes de chapitres. Tout cela était très détaillé et, comme on l’a vu, était issu de délibérations qui avaient duré près de deux ans et s’étaient appuyées sur des enquêtes approfondies.

Avant de mettre debout le programme des fêtes, j’avais voulu laisser s’achever le septennat du président Fallières qui, de tous les chefs d’État français depuis la démission de Jules Grévy, était assurément le moins olympique. Sitôt son successeur élu, j’aviserais, mais un certain nombre de démarches « mondaines » avaient déjà abouti. Dès le premier printemps de 1913, je me rendis à Paris et trouvai, près du nouveau président M. Raymond Poincaré, l’accueil le plus compréhensif. Je visitai en même temps le ministre des Affaires Étrangères, M. S. Pichon, que j’avais connu résident général à Tunis, et le président du Conseil Municipal de Paris. Tout fut vite réglé. Peu après le Congrès et la session de Lausanne, je retournai à Paris porter au chef de l’État un programme détaillé qui s’étendait sur quatorze jours et ne comprenait pas moins de dix-sept cérémonies ou festivités. Lui-même y figurait trois fois : à la Sorbonne, au Trocadéro et… à l’Élysée. Le président se mit à rire. C’était exactement une année d’avance. « C’est définitif ?… » demanda-t-il. « Absolument », répondis-je. « Alors, j’en prends note », dit-il simplement. Il transcrivit les dates qui l’intéressaient sur un calepin. Comme je risquais quelques explications quant au caractère que j’avais cherché à donner à cet en-