Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
162
mémoires olympiques

me une hésitation sur la direction à suivre. Je sentais un vague désir de n’avoir pas de décisions à prendre et de s’en remettre à moi. L’ajournement de la fixation des Jeux suivants s’imposait, mais, dès alors, il paraissait certain que la candidature parisienne ne l’emporterait pas. Une mauvaise humeur persistait parmi les Français, leurs équipes ne se rendaient pas populaires, même celle des jeux équestres. Dans le sein du C.I.O., l’opinion des « neutres » tendait à prédominer et Paris leur semblait devoir perpétuer les souvenirs de guerre. D’un autre côté, les Fédérations françaises clamaient pour avoir les Jeux, disant bien haut qu’alors « on verrait comment doivent être organisés des Jeux Olympiques », et pas mal de Fédérations étrangères écoutaient ces propos avec bienveillance. Un mouvement de presse de ton assez aigre appuyait ces revendications. Je n’étais nullement convaincu des capacités qui s’offraient de la sorte, mais, précisément, il n’était pas mauvais que l’expérience fût tentée. J’arrêtai donc, dans ma pensée, le détail d’une manœuvre plutôt inattendue, laissant en silence s’approcher le moment opportun pour l’exécuter.