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Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/159

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mémoires olympiques

nement de l’Olympisme qu’ils avaient souvent méconnue dans le passé. Parmi ces derniers, un enthousiaste, Elwood Brown, allait se faire, pendant les années suivantes, le colporteur ardent des doctrines olympiques à travers l’Orient et l’Extrême-Orient.

Où auraient lieu les Jeux de 1924 ? On en parlait sans cesse. En fait, il régnait une réelle incohérence dans les milieux des dirigeants sportifs. Ils voulaient tous beaucoup, mais ne savaient quoi… des réformes, des nouveautés, des transformations. Dans le discours que j’adressai au roi, le jour qu’il honora de sa présence la séance d’ouverture de la session du C.I.O., j’indiquai que les perspectives d’avenir devaient être cherchées du côté de l’extension démocratique. Le souverain était de ceux devant qui on se sent le plus libre d’exprimer sa pensée. Mais aucun courant ne pouvait encore se bien dessiner ; il était sage de ne rien hâter. Je conseillai d’ajourner la décision et proposai en même temps de convoquer, à Lausanne, pour 1921, un Congrès qui réviserait, dans la mesure où la situation nouvelle l’imposait, les décisions techniques prises à Paris, en 1914, et auquel seraient conviés, cette fois, les délégués des Fédérations internationales, en même temps que ceux des Comités olympiques nationaux. À côté de ce Congrès, j’en prévoyais un second, d’ordre pédagogique et social, où seraient étudiées les mesures à prendre pour organiser les sports populaires. C’était le mouvement que j’avais cherché à déclencher en France, en 1906, et qui, cette fois, prendrait un caractère mondial sous l’égide du C.I.O.

Le C.I.O. se déclara d’accord. L’atmosphère de nos séances recélait un peu d’incertitude et com-