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Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/183

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mémoires olympiques

rent nos séances dont il me faut renoncer à parler ici. Aussi bien depuis que la Revue Olympique avait disparu, les procès-verbaux de la session annuelle étaient publiés en brochure in extenso aux frais généreux de notre collègue Albert Glandaz, et ainsi le texte en demeure à la disposition de chacun. Le « manque à gagner » donna lieu à de premières escarmouches qui devaient se renouveler et même devenir assez ardentes, sans jamais dégénérer en batailles ; car il est bien digne de remarque et bien à l’éloge de ses membres qu’en aucune circonstance, depuis sa création, le C.I.O. n’ait connu la moindre dispute, de ces disputes qui sont sans lendemain, mais comportent pourtant quelque aigreur dans les propos échangés. Je ne reviendrai pas sur cet aspect nouveau du problème amateuriste. Je m’en suis expliqué dans un chapitre précédent. Le « manque à gagner » cristallisait le conflit fatal entre les tendances modernistes de milieux évolués et le conservantisme intransigeant de la vieille formule sportive anglaise. Nul ne demeurait plus attaché à la doctrine du sport pur que ne l’était le révérend Laffan, et pourtant ce grand Anglais, qui possédait le sens profond de l’histoire, cherchait lui-même en cette circonstance des termes susceptibles de ménager la suite d’une évolution sociale à laquelle il sentait bien l’inanité d’opposer simplement la fragilité du traditionnel non possumus.

Il me reste à parler de cette « conquête de l’Afrique » qui me tenait à cœur au soir de ma carrière olympique et soulevait en somme un des aspects les plus actuels de la question coloniale.

Dans le discours adressé au roi Victor-Emmanuel à la séance inaugurale de la session du C.I.O. au Capitole, se trouvait ce passage : « Et peut-être paraîtra-t-il prématuré de songer à implanter