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pis, et l’a trouvé « bien disposé », malgré qu’il eût « préféré » ne pas voir surgir cette affaire. Bikelas se propose de provoquer une réunion de la Commission du Zappeion, laquelle a sous sa juridiction non seulement le monument de ce nom, mais les ruines du Stade toutes voisines.

Entre temps, j’amassais des documents en vue de la prompte rédaction d’un programme détaillé. Dès le 26 juillet j’avais reçu de M. G. Strehly, professeur au Lycée Montaigne, à Paris, et gymnaste émérite, ses suggestions concernant les sports gymniques individuels (les seuls à considérer). Cette expression de sports gymniques s’appliquait à la barre fixe et à tous les agrès. Elle est la bonne. Aujourd’hui, après trente-cinq ans, je lutte encore pour l’imposer. Puis, Herbert avait envoyé de Londres les distances à adopter pour les courses à pied.

Étaient venues ensuite les propositions du Comité directeur de l’U. V. F. pour le cyclisme : c’étaient simplement une course de vitesse de 2 kilomètres, sans entraîneurs, et une course de fond de 100 kilomètres avec entraîneurs. Moins sage, la National Cyclist’s Union d’Angleterre demandait, en outre de un mille, 10 km. et 100 km. a time race, say twelve hours. Enfin, la Société d’Encouragement de l’Escrime avait élaboré, sur ma demande, un projet comportant des concours pour amateurs et pour professeurs (fleuret seulement, avec éliminatoires par poules).

Ces documents enfournés dans ma malle, je pris le rapide de Marseille et m’embarquai sur l’Ortégal à destination du Pirée, inquiet et joyeux — mais plus joyeux qu’inquiet — comme je l’ai toujours été à la veille de l’action. Sur mer je croisai la longue épître pressentie par laquelle M. Étienne Dragoumis, député, président de la