Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
mémoires olympiques

jours vainement réclamé qu’il en fût ainsi à chaque Olympiade) et le traitement d’un directeur général, poste auquel je proposai d’appeler, d’accord avec lui, le secrétaire général du Racing Club de France, M. Gaston Raymond.

La négociation avec le Vatican exigea moins d’efforts. Le pape Pie X qui, à Venise, dotait de prix les régates de ses chers gondoliers, et le cardinal Merry del Val, secrétaire d’État, qui avait été élevé à Eton, ne partageaient point contre les sports les préventions de la plupart des chefs d’établissements religieux (il s’agit de sports et de concours sportifs et non des jeux récréatifs et anodins en vogue jusqu’alors dans ces établissements). Le souverain-pontife, intéressé par le projet d’Olympiade romaine, en parla avec une extrême bienveillance et promit, d’aileurs, une preuve prochaine et tangible de ses sentiments. Ce fut la saison suivante une fête de gymnastique donnée au cours d’un pèlerinage des patronages catholiques français, belges et autres et que le Pape présida dans la fameuse cour de St-Damase ; spectacle bien symptomatique que fixa la photographie et qui a toujours grand succès dans la série de nos projections documentaires olympiques.

Lorsqu’au printemps de 1901, le C.I.O. s’était assemblé à Paris, il avait eu à discuter trois propositions convergentes visant la convocation d’un Congrès international pour l’unification des règlements sportifs. L’une émanait de nos collègues allemands, l’autre de divers groupements suédois, la troisième de l’Amateur Athletic Union des États-Unis. La première proposait de rédiger un code sportif qui deviendrait obligatoire pour tous concours à venir. C’était beaucoup trop impératif et, d’ailleurs, de quel droit le C.I.O. eût-il pris