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Page:Coubertin - Notes sur l education publique, 1901.djvu/132

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notes sur l’éducation publique

aucune muraille, aucun fossé. Bien plus, l’un mène à l’autre, l’un est la préface naturelle de l’autre.

Mais ce n’est pas tout : la méthode nouvelle a encore l’avantage d’une extrême élasticité. L’analyse qui en est le fondement peut en effet être plus ou moins poussée selon le temps dont on dispose ou selon les circonstances. Si vous demeurez cinq minutes au sommet d’un belvédère, d’où le regard s’étend au loin, vous saisissez du moins les lignes principales du paysage ; puis, si vous y restez davantage, les particularités et les plans de ce paysage se révèlent à vous d’une manière plus intense et plus complète. Ainsi en est-il de l’analyse, mais non de la synthèse et c’est pourquoi l’enseignement secondaire actuel ne peut être ni résumé ni raccourci ; c’est tout ou rien : ce qu’on y apprend d’un bout à l’autre, est un minimum et nous avons vu que déjà ce minimum était insuffisant à produire l’effet désiré sur ceux qui se l’assimilent complètement ; que peuvent alors en tirer ceux qui, pour une cause ou pour une autre, ne s’en assimilent que des bribes ? Ils ont perdu leur temps, bien heureux encore si, de cette excursion dans l’obscurité, ils n’ont point rapporté des idées fausses.