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l’éducation sociale

libres et la preuve que la liberté ne suffit pas c’est qu’en certains cas les pouvoirs publics, non contents d’autoriser, ont vainement encouragé les citoyens à recourir à l’association. Il faut donc reconnaître la nécessité d’un apprentissage et la question est, maintenant, de savoir si cet apprentissage doit commencer dès le collège. S’il ne s’agissait que des rouages extérieurs de l’association, il n’y aurait aucun avantage à tant se hâter ; le vote, l’autorité des élus, l’ordre des séances, le budget, les procès-verbaux, tout ce mécanisme est assimilable aisément par un homme d’esprit ouvert, quand bien même il ne posséderait qu’une instruction un peu rudimentaire. Mais dans le mécanisme, il faut verser le pétrole qui l’actionnera. Une association, quelle qu’elle soit, ne peut bien fonctionner qu’alimentée par un mélange d’activité personnelle, de tolérance réciproque et de bonne entente des intérêts communs. Ces qualités-là, non seulement ne naissent pas spontanément, mais hésitent à se fixer chez l’homme fait. Le plus tôt on y travaille, le plus on a de chances de les incruster fortement dans le caractère.

Ainsi le citoyen le plus utile à la démocratie ne sera pas celui auquel on aura fait étudier la