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l’université moderne

la vogue avait favorisés la veille. Les temps ont changé : le bataillon d’élite est devenu une armée nombreuse, avec tout un état-major de maîtres éminents qui ne craignent plus que la supériorité de l’un d’eux leur enlève des auditeurs. Le pays le moins étendu et le moins peuplé, a de quoi fournir d’étudiants son université nationale et, dans les grands pays, les centres universitaires sont multiples et florissants.

La situation, sous ce rapport, s’est donc améliorée et les alternatives de décadence et de prospérité, si fréquentes jadis, ont cessé d’être redoutables. Mais ce n’est pas la seule modification que la démocratie doive apporter au régime des universités et, s’il lui est défendu d’intervenir dans les choses de l’enseignement, sous peine d’en diminuer la valeur et d’en compromettre le résultat, on ne peut lui demander de se borner à exercer, vis-à-vis des universités modernes, cette espèce de protection un peu dédaigneuse que les princes accordaient aux universités d’autrefois ; elle ne peut se contenter de ce patronage à demi indifférent : elle veut faire davantage.

La démocratie courtise toujours la jeunesse en qui elle contemple, à la fois, sa propre sur-