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l’art dans l’éducation

Des artisans spéciaux décoraient les appartements que leurs dimensions ou la richesse des habitants prédestinaient à cette faveur, mais nul n’avait songé à s’improviser décorateur et tapissier pour mettre, en son propre logis, une note de recherche et d’élégance. Je ne sache pas que, dans les cités ouvrières anglaises, cette recherche et cette élégance, partout visibles aujourd’hui, aient nui au travail ou à la prévoyance. Je n’ai pas remarqué que dans les internats, les adolescents qui ornent leurs chambres ou leurs « cubicles »[1] fussent moins virils ni que, dans les universités, les appartements les plus jolis appartinssent aux étudiants les moins travailleurs ou les plus fortunés. Je crois bien avoir fait, maintes fois, des remarques inverses. Il n’y a donc là rien qui soit indigne d’un garçon ; mais il est évident que la chose est, avant tout, du domaine des filles. C’est la passerelle par où l’art s’introduit dans l’économie domestique et peut-être qu’un cours sur l’histoire du mobilier remplacerait avantageusement des leçons passées à nomenclaturer divers acides ou quelques Pharaons.

  1. Chambrettes formées, dans un dortoir, par trois cloisons et ouvertes du quatrième côté.