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notes sur l’éducation publique

encore de si faible épaisseur. Les filons métallifères, les coulées de lave, de basalte, de granit ont rempli les crevasses du sol où se sont d’autre part emmagasinés les grès, les ardoises, les craies, les calcaires, les argiles, la houille surtout de formation si étrange et devenue la clef de voûte de l’industrie moderne ; et mêlés à ces matières, les débris fossiles des végétaux ou des animaux, à l’aide desquels peuvent être reconstituées les flores et les faunes disparues. Peu à peu les continents ont émergé ; des soulèvements, des dislocations, des plissements de l’écorce terrestre ont produit les montagnes ; de grands courants ont creusé les vallées ; des volcans ont livré passage à la poussée incandescente…

Tel est, en raccourci, le thème d’une série d’inoubliables leçons qui familiarisent l’esprit avec la conception de l’action lente et ininterrompue des forces naturelles, avec l’idée des richesses que recèle la terre, richesses qui n’ont point de valeur en soi et qui en prennent par l’intelligence, le travail et la persévérance de l’homme. Pour simples qu’elles soient, de telles pensées valent pourtant qu’on y insiste ; elles constituent les pierres d’attente de la philosophie pratique à laquelle, sous peine de stérilité, l’enseignement secondaire doit aboutir.