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l’humanité

romain, y survit, s’inféode enfin à l’empire byzantin et prend fin avec lui.

Entre temps, en Égypte sous les Ptolémées, à Pergame, sous Attale, des foyers d’hellénisme se sont allumés. Au premier siècle avant Jésus-Christ, Athènes, Rhodes et Alexandrie brilleront encore du plus vif éclat ; le génie grec, dans les siècles suivants, donnera un Plutarque et un Épictète, et c’est en grec que Marc-Aurèle rédigera ses maximes. Mais une histoire ainsi faite d’art et dépensée peut-elle se conter, sans qu’une large place soit faite aux artistes et aux penseurs qui l’ont illustrée ? L’analyse, plus ou moins serrée, des chefs-d’œuvre d’Homère, d’Eschyle, de Sophocle, d’Euripide, d’Aristophane, de Démosthène, de Socrate, de Platon, de Phidias, de Praxitèle en sera le complément obligatoire. La beauté littéraire de l’Iliade, la beauté architecturale du Parthénon, la beauté morale d’un dialogue de Platon ne dépassent nullement la compréhension d’un garçon de treize ou quatorze ans ; et, s’il en était ainsi, autant vaudrait renoncer à lui parler de la Grèce, car en parler en dehors de l’hellénisme, c’est lui en donner l’idée la plus fausse et déposer en lui le germe de multiples erreurs.

Assurément, l’épopée d’Alexandre mérite