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notes sur l’éducation publique

qu’on s’y arrête, et plus longuement même qu’on ne le fait dans nos collèges. Les victoires du Granique et d’Issus, la prise de Tyr, l’occupation de l’Égypte et la fondation d’Alexandrie, la conquête de la Perse et de l’Afghanistan, le passage de l’Indus, les travaux gigantesques entrepris à l’embouchure du fleuve, puis le retour triomphal à Babylone et la mort prématurée du héros à 32 ans, au seuil de vastes projets, au centre d’un empire colossal qui s’étendait en arc de cercle autour de la Méditerranée et touchait, vers l’Orient, aux sources du Gange, tout cela ne rappelle-t-il pas en plus énorme, en plus frappant, Austerlitz, Iéna, le camp de Boulogne et la retraite de Russie, Waterloo et Sainte-Hélène, — en plus solide aussi, car bien qu’il se soit créé en 12 ans, l’empire mettra 50 ans à se désagréger complètement. Mais si de tels exploits valent d’être contés et prêtent à une intéressante revue de l’état de monde asiatique au ive siècle, n’est-ce pas travestir l’histoire que de donner à ce grand mouvement l’absurde qualificatif de macédonien ? Parce que l’outil de ses débuts fut une petite armée solide et aguerrie, formée par son père Philippe avec les rudes habitants à demi barbares des vallées macédoniennes, Alexandre