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PRÉAMBULE



Les pages qui suivent ont paru récemment dans la Tribune de Genève. La rédaction du journal les avait fait précéder des lignes que voici :


Il y aura bientôt vingt-cinq ans — la dernière année du xixe siècle — notre confrère l’Indépendance belge confiait à Pierre de Coubertin la mission de faire une enquête sur l’Avenir de l’Europe. En ce temps-là, M. de Coubertin n’était pas encore absorbé, comme il l’a été depuis, par la direction de l’olympisme. L’olympisme était une petite plante naissante sur laquelle on se penchait curieusement et que l’honorable M. Balfour déclarait impropre à vivre. Son fondateur prétendait tout simplement, lui, qu’elle ombrageât le monde ! Mais comme il n’était pas pressé, il employait ses loisirs à commenter les événements politiques et ses articles de tête dans le Figaro, chaque quinzaine, ne passaient point inaperçus. L’enquête sur l’Avenir de l’Europe provoqua d’assez vifs commentaires. Il en fut question au Parlement belge et à la Chambre hongroise. M. Th. Delyannis, premier ministre grec, sir Charles Dilke et d’autres encore envoyèrent à l’Indépendance belge leurs observations. M. de Coubertin avait envisagé son sujet du point de vue des dangers de guerre et il avait désigné quatre « points inflammatoires » qui étaient, d’après lui : l’impérialisme allemand, l’impérialisme anglais, le problème ethnique hongrois, le problème politique russe. Et il avait conclu que si le