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LES APPRÊTS DE LA DEUXIÈME OLYMPIADE



Les exercices physiques ayant tenu une place à l’Exposition de 1889, il était tout simple qu’ils en tinssent une plus grande à l’Exposition de 1900. La chose était admise dès le principe et je me souviens d’en avoir causé, presqu’au lendemain de la clôture de la première de ces expositions, avec l’un des commissaires, M. Georges Berger, membre de l’Institut que tout semblait désigner pour présider aux destinées de la suivante. Mais on lui préféra M. Alfred Picard qui, à défaut d’autre supériorité sur M. Georges Berger, possédait du moins une plus grande confiance en son omniscience.

Le 30 janvier 1894, M. Alfred Picard assez récemment installé dans ses fonctions nous reçut au Conseil d’État, M. Strehly et moi. L’éminent professeur avait mis sa signature à côté de la mienne au bas du document que nous remîmes au commissaire général et dont j’ai conservé la copie. Il s’agissait d’enfermer une exposition athlétique dans une reproduction aussi exacte que possible de l’Altis d’Olympie ; l’exposition devait former trois sections : période antique, Égypte, Inde, Grèce et Rome — moyen âge : la chevalerie et les jeux populaires — époque moderne : la gymnastique allemande et suédoise, la renaissance athlétique en Angleterre, l’athlétisme dans les deux mondes. L’escrime, la chasse et les sports de glace formaient une section annexe. Hors de l’Altis devaient être reproduits des Thermes romains et un Athletic-club américain (celui de Chicago). Le projet prévoyait l’organisation dans le gymnase et dans le stade de courses, de jeux et luttes d’après l’antique. Mais il était bien spécifié que cafés, boutiques, spectacles payants seraient bannis de l’enceinte, que nulle concession n’y serait admise et que l’Olympie de 1900 revêtirait un caractère nettement pédagogique. Je ne puis entrer ici dans le détail du projet mais telles en étaient les bases. Je profitai de l’occasion pour entretenir M. Alfred Picard du Congrès international