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à l’arc, le comte F. de Maillé pour la vélocipédie. D’autres commissaires devaient être nommés ou adjoints à ceux-ci ultérieurement. Le comité comprenait en outre MM. le comte Philippe d’Alsace, Baugrand, Boussod, le duc de Brissac, Cambefort, le baron de Carayon La Tour, le comte Chandon de Briailles, le marquis de Chasseloup-Laubat, Dupuytrem, le comte d’Esterno, le baron André de Fleury, Alfred Gallard, Gordon Bennett, Jusserand, le comte de Lorge, Frédéric Mallet et André Toutain. La plupart du temps j’avais laissé La Rochefoucauld tout à fait libre de choisir mais je n’avais pu en général qu’approuver ses choix. Il était impossible, je crois, de constituer un comité d’hommes à la fois plus dévoués aux sports, plus pénétrés d’esprit sportif et plus désintéressés personnellement.

La réunion inaugurale eut lieu le 29 mai 1898 à l’Hôtel La Rochefoucauld où était le siège social du Comité. Le programme préliminaire que nous présentâmes fut approuvé et aussitôt communiqué aux journaux. Dès le lendemain de cette réunion, je reçus une lettre de Henri Desgrange qui s’empressait de « mettre à notre disposition son vélodrome » du Parc des Princes. « J’ai, disait-il, une pelouse de 26.000 mètres carrés, une piste de 666, tout ce qu’il faut pour faire des courses à pied, du tennis, du cyclisme, etc… Il n’y a que la Seine que je ne puis vous donner ». En même temps, M. Pierre Laffitte nous offrait son journal La Vie au grand air comme organe officiel et M. Pierre Giffard nous remerciait avec effusion d’avoir confié au Vélo qu’il dirigeait l’organisation des épreuves de natation. De l’étranger, les promesses de collaboration affluèrent. Les Amateurs Athletic Associations d’Angleterre, d’Irlande et d’Écosse, la Danks Idraets forbund, l’université de Philadelphie furent les premières à adhérer ; d’autre part un comité russe formé par le général de Boutowsky, membre du Comité International et par M. Lebedeff, délégué au Congrès du Havre, s’était assemblé. Enfin le « powerful team » par lequel l’Australasie tout entière se proposait de se faire présenter en Europe cette année-là avait reçu au dernier moment ordre de ne point se mettre en route ; sa visite était ajournée de dix-huit mois afin qu’elle pût coïncider avec les Jeux Olympiques de Paris. Notre collègue australien M. Cuff m’en informait le 18 septembre.

Je n’ai pas encore dit quel était le programme des Jeux. Il comportait en sports athlétiques : les courses classiques de 100, 400, 800, 1.500 mètres et 110 mètres haies, les différents sauts et lancements et un championnat général bizarrement décoré du