Page:Coubertin - Une campagne de vingt-et-un ans, 1909.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 200 —

rale d’Amateurs, conduite par M. Griset, chanter d’admirables strophes anciennes et modernes, le Dr  Léon Petit donner une causerie scientifique, enfin les épées des professeurs Dubois et Decanchy se heurter en un combat aux allures classiques tandis que dans le vestibule du palais retentissaient des fanfares de chasse. L’eurythmie de cette fête, la première qui eut jamais réuni les sports, les sciences, les lettres et les arts — laissa l’assistance sous une impression inoubliable.

Peu après le Racing-Club de France, à l’occasion de ses grands prix annuels, délaissa l’habituel orphéon aux cuivres vulgaires et le remplaça par l’École de chant choral dirigée avec tant de zèle par M. Radiguer ; les assistants applaudirent les chœurs de l’époque révolutionnaire écrits par Gossec et Chérubini — pour le plein air précisément — et qui n’avaient plus guère été interprétés depuis cent ans. À cette occasion, le Comité International décerna au Racing-Club de France la Médaille olympique, voulant reconnaître les longs services rendus par lui à la cause sportive. La Médaille olympique fut également offerte à la Comédie-Française et déposée par M. Jules Claretie dans les archives de la Société.

Au mois d’août, à Bussang, M. Maurice Pottecher, qui avait pris une part active aux travaux de la Conférence, annexa aux représentations toujours si goûtées de son célèbre « théâtre du peuple » une partie sportive, escrime, course à pied, etc., qui réussit fort bien. Enfin le 4 octobre, par le labeur infatigable de Th. Vienne et grâce à l’intelligent appui de la municipalité, Tourcoing qui clôturait son exposition donna une Fête Olympique que présida le sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, M. Dujardin-Beaumetz. Une cantate d’Alexandre Georges, une exposition d’œuvres d’arts sportives, la restitution d’un combat antique, des danses grecques encadraient magnifiquement les concours athlétiques.

Ainsi fut fêté en l’an de grâce 1906 l’union qui rapprochait à nouveau ces anciens divorcés, le muscle et l’esprit.