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LA ivme OLYMPIADE..… ET APRÈS



La ive Olympiade vient de prendre fin. Des comptes-rendus détaillés en ont été donnés. Il serait donc oiseux de discuter ici sur l’ampleur de sa célébration. Imposante au Stadium, partout techniquement irréprochable dans son organisation, elle a obtenu à Henley le maximum d’eurythmie dont le monde moderne se soit jusqu’ici montré capable. En tous les cas, elle représente un colossal effort dont la British Olympic Association et, avant tout, Lord Desborough, son président, et le Révérend R. S. de Courcy Laffan, son secrétaire, ont le droit d’être fiers. L’attitude déplorable d’un groupe d’Américains n’a pas pu davantage en diminuer le succès que les menées de certaines sociétés françaises n’avaient réussi à en entraver la préparation. Ces menées du reste battaient déjà leur plein à l’heure où, le 23 mai 1907, le Comité International Olympique s’assemblait à La Haye pour examiner le programme des futurs Jeux de Londres et, au cours de la session, il n’en fut même pas question. C’est dire le peu d’importance que les membres du Comité attribuaient à la nouvelle campagne entreprise par l’Union des Sports athlétiques. Car ce fut une fois de plus cette brave Union, réduite décidément aux besognes négatives, qui voulut se mettre en travers des Jeux Olympiques. Elle entraîna plusieurs autres fédérations françaises en faisant miroiter à leurs yeux la peau de l’ours. Malheureusement l’ours ne fut pas tué et, sous peine de s’exclure des concours de Londres, il fallut à la dernière heure se résigner à traiter avec le Comité olympique français dont on avait si opiniâtrement poursuivi la disparition. Les prétextes à cette campagne manquaient — du moins les prétextes légitimes. Aussi tergiversa-t-on de la façon la plus comique. Rien qu’en réunissant les ordres du jour des différents groupes hostiles et aussi les lettres d’adhésion puis de démission de tels ou tels de leurs dirigeants, on pourrait composer un « Livre jaune » qui répondrait bien à son nom car il ferait rire