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le jubilé se clôtura par un banquet de quatre-vingts couverts ; MM. Rabier et Buisson et beaucoup de proviseurs étaient présents. J’y donnai lecture d’une interminable série d’adresses, de lettres et de télégrammes émanant des « potaches » de province. À Chartres, Grenoble, Charleville, Rouen, Bourges, Troyes, Le Mans, Coulommiers, Nantes, Laval, Bordeaux, Orléans, Limoges, Perpignan et Béthune, des fêtes locales avaient même été organisées par eux pour s’associer au triomphe de l’Union. J’avais bien escompté que l’opinion serait impressionnée par la simultanéité de ces manifestations qui témoignaient de l’avenir désormais assuré du mouvement unioniste. Pour finir, Jules Simon se leva afin de boire « aux petits soldats français qui sont en train de faire de la gymnastique au Bénin ». Son discours roula sur la récente campagne du Dahomey ; sa péroraison « à notre camarade le général Dodds que nous ne connaissons pas, à son état-major, à ses troupes, à l’espérance et à la gloire de la France » fut la plus belle que j’aie jamais entendu tomber de ses lèvres. Il fit passer dans l’assistance de prodigieux frissons ; certains pleuraient.