et la sagesse, lorsqu’il s’agit des pépinières d’hommes. Je ne résiste pas au plaisir de citer encore une fois M. Marion : « Ce libre groupement, dit-il en parlant des sociétés si diverses qui fonctionnent dans les collèges anglais, ce libre groupement est particulièrement indiqué pour les exercices physiques et les grands jeux de vigueur et d’adresse que nous désirons tant voir réussir dans nos collèges. Avec la surveillance nécessaire pour empêcher les abus, il faut laisser les élèves, dans ces petites associations, s’administrer, faire leurs affaires et leur police eux-mêmes. Qu’on ne puisse plus nous accuser de garder dix ans en tutelle ces futurs hommes libres sans leur laisser une seule occasion de s’exercer à la liberté.
iii
Le Play avait coutume de dire que dans ses monographies familiales, la partie la plus intéressante, c’était le budget. Je ne serais pas éloigné d’en dire autant en ce qui concerne le côté financier de cette étude. L’argent était jadis le nerf de la guerre ; il est aujourd’hui le nerf de tout ; d’autre part, j’ai hâte de vous prouver ce que j’ai avancé en commençant, à savoir que les associations étaient une cause d’économie plutôt que de dépense pour nos lycéens. Examinons donc successivement le budget d’une association parisienne et celui d’un élève en faisant partie.
L’association dont il s’agit compte 60 membres actifs qui paient une cotisation de 1 franc par mois, soit 10 francs par an, en ne comptant pas les deux mois de vacances. Elle a de ce chef un revenu assuré de 500 francs au minimum. Il faut tenir compte en effet des cotisations qui ne rentrent pas ou rentrent partiellement. Les dons et cotisations de membres honoraires ne représentent guère plus de 150 francs, dont la moitié à peu près est destinée par les donateurs à l’achat de prix et de médailles. Les amendes imposées pour certaines fautes, telles qu’absence injustifiée à une partie d’entraînement, négligence dans la tenue des listes d’engagement, etc… sont habituellement de 5 ou 10 centimes, parfois de 15. Dans quelques lycées, le proviseur en contrôle lui-même l’application. Ces amendes donnent à la fin de l’année une