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le programme des jeux

La conférence consultative convoquée par le Comité International Olympique et qui siégea à la Comédie française à Paris en mai 1906, avait pour but, comme on s’en souvient, « d’étudier dans quelle mesure et sous quelle forme les Arts et les Lettres pourraient participer à la célébration des Olympiades modernes et, en général, s’associer à la pratique des sports pour en bénéficier et les ennoblir ». Nous ne nous attarderons pas aux vœux multiples émis par celle conférence, ni aux très fructueuses discussions dont furent l’objet les divers articles du programme offert à ses délibérations. Un des articles de ce programme avait trait à l’organisation de concours artistiques et littéraires qui seraient annexés désormais aux Jeux Olympiques. C’était revenir, en la précisant, à la tradition antique. Mais comme l’a écrit le rénovateur des Olympiades, M. Pierre de Coubertin, la première chose était de les faire revivre, et la seconde de les ciseler. Trois Olympiades ayant été célébrées avec succès, on pouvait songer maintenant à les revêtir de raffinement et de beauté ; auparavant la tentative eût été prématurée. À l’unanimité fut approuvé le projet d’instituer cinq concours d’architecture, de sculpture, de peinture, de littérature et de musique, destinés à faire partie désormais de chaque Olympiade au même titre que les concours athlétiques. Les sujets choisis — seule condition requise — seraient inspirés par l’idée sportive ou en rapports directs avec les choses du sport. Les œuvres couronnées pourraient être — la décision des juges intervenant assez à temps — exposées, exécutées ou représentées au cours des Jeux, selon qu’il s’agirait de tableaux, de statues, de poèmes symphoniques, d’œuvres dramatiques. Mais, de toutes façons, les lauréats de ces concours participeraient avec les athlètes vainqueurs, à la distribution générale des récompenses.

Conformément à ce vœu auquel le Comité International compte bien donner, dès qu’il sera possible, force de loi, les organisateurs anglais de la ive Olympiade, publièrent, pour 1908, un programme établi avec l’aide de la Royal Academy of Arts. Ils choisirent les sujets mis au concours : procession d’athlètes antiques, match de football, groupe de lanceurs de disque, établissement de natation avec piscine, sports club et dépendances… tels furent ceux des compétitions de peinture, sculpture et architecture. Mais ce programme, arrêté seulement en octobre 1907, n’était plus réalisable faute de temps. Il sera repris aux Olympiades suivantes, un peu modifié, sans doute, en ce sens que les concurrents seront