Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/136

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avait assigné une pension de mille livres, en récompense de ses services, en même temps que Guillaume, son frère, en recevait une de cinq cents. De plus, Philippe leur devait encore, depuis quatorze ans, huit mille florins d’or, prix d’un noble captif qu’ils lui avaient vendu[1]. La terre de Jonvelle n’était-elle pas pour eux une excellente occasion d’être payés, et pour leur illustre débiteur un moyen facile de s’acquitter envers eux ? Pour déterminer le prince à lui faire cette donation, la Trémouille lui fit entendre que le fief était sans importance et d’une mince valeur de quatre ou cinq cents livres de revenu, tandis qu’il en rapportait trois ou quatre fois plus[2], et qu’il renfermait cent quarante arrière-fiefs de gentilshommes. Sur ces entrefaites, arrive à Dijon le sieur Jean Damville, un des officiers de Jonvelle. La ville et la terre venaient d’être mises en interdit par l’archevêque de Besançon, à la requête d’un chanoine de Belfort, créancier du seigneur défunt pour une somme prêtée. C’était au prince, son successeur, à désintéresser le chanoine en faisant honneur à la dette, et Damville était venu pour cette négociation. Guy de la Trémouille accapara cet homme en lui obtenant la satisfaction

  1. Jean de Neuchâtel, pris au siège de Pontaillier (1364). (D. Plancher, III, 20, 21.)
  2. On l’estimait de 1,000 à 1,500 livres. Dans ses comptes de 1377, Simon Millotet établit ainsi les recettes ordinaires : « Argent, 712 francs 7 gros et demi ; froment, 7 muids 5 émines une quarteranche ; 3 muids une émine et demie de blé de mouture ; une émine une quarte de seigle ; sept-vingt-une émines et demie avenne ; et vaut 1’émine d’eux poineaux, que sont quatre quartes, et a au bichot six émines. Item, 45 muids de vin, mesure de Jonvelle ; le muid 33 solz qui sont environ cent et neuf florins. Cire, sept-vingt-six livres trois-quarts et demi. Gelines, nuef-vingt-six, 3 chapons et 4 oisons. » (Archives de la Côte-d’Or, B, 1061.)