Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/147

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secrètement sur cette vieille affaire, en interrogeant tous les gens notables qui purent fournir un témoignage assuré (14 septembre 1404). Parmi les témoins figurèrent Jean Guiot, bourgeois de Montbozon, résidant à Jonvelle ; Jean Bourgeois, Jean le Béguin, marchand, et Guillaume Brahon, tous les trois de Jonvelle ; Jean de Raincourt, capitaine de la châtellenie, Jean Damville, son receveur depuis vingt ans ; Hugues de Saint-Loup, prieur de Jonvelle ; Huguenin Goux et Jean Perrot, de Vesoul ; Perrin de Vitrey, prévôt de Jussey ; Jean de Gray, prêtre à Jussey, et Jean Leclerc, d’Amance. Ils s’accordèrent tous à estimer le revenu de la terre de Jonvelle au moins le triple de ce que le duc l’avait cru d’après la Trémouille, sans parler de sa valeur en cens de nature. La peste l’avait bien dépeuplée les années précédentes ; cependant on portait encore son revenu ordinaire en argent à huit ou neuf cents livres estevenantes. Le témoignage le plus considérable fut celui du receveur Damville, qui révéla tout ce qui s’était passé en 1378. Sa déposition fut confirmée de point en point par celle du prieur et du capitaine[1]. Mais les princes de la Trémouille étaient plus puissants à la cour que la douairière elle-même : ils firent tomber à néant toute l’information, et Jean sans Peur leur conserva toute l’estime et toute l’affection dont son père lui avait donné l’exemple, et qu’il lui avait commandée dans son testament[2].

  1. voir aux Preuves.
  2. En 1405, le sire d’Albret, connétable de France, fait hommage au nouveau duc pour le fief de Jonvelle, tant en son nom que comme ayant garde des enfants de feu monseigneur de la Trémouille. (Archives de la Côte d’Or.)