Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/148

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Nos archives ont conservé quelques actes de Georges Ier de la Trémouille, entre autres deux chartes (1410 et 1412) confirmant toutes les possessions et tous les privilèges concédés à l’abbaye de Clairefontaine par ses prédécesseurs, les anciens seigneurs de Jonvelle, et ordonnant aux officiers de la châtellenie de la protéger contre toute violence et injustice[1], Mais il eût fallu pour cela autre chose que des parchemins. Pendant que le sire de Jonvelle, qui se qualifiait du titre de gardien de Clairefontaine, demeurait à Paris, trop absorbé dans les sanglants démêlés de son maître avec les Armagnacs[2] pour venir défendre efficacement ses clients sur les lieux mêmes, le monastère se voyait désolé par les marches incessantes des corps armés et par les dévastations des nobles du voisinage, toujours en guerre les uns contre les autres. La peste se joignit à ces fléaux, et le cloître fut désert pendant quinze ans (1410-1425)[3].

Georges Ier de la Trémouille n’était plus en 1414. Jean, son fils aîné et son successeur à Jonvelle, grand chambellan de Jean sans Peur et son premier maître d’hôtel, fut au nombre des seigneurs qui soutinrent si vaillamment le siège d’Arras, avec ce prince, contre une armée de deux cent mille hommes (1414). Parmi les chevaliers comtois figuraient Didier de Cicon, seigneur de Demangevelle, Jacquot de Voisey, Philibert de Poinctes,

  1. Archives de la Haute-Saône, II, 358, 360.
  2. Georges de la Trémouille s’était attiré la haine des Parisiens, qu’il avait appelés traîtres et rebelles. En 1413, ils faillirent le tuer, dans une émeute dirigée contre la Bastille. Ce fut le duc de Bourgogne qui lui sauva la vie. (D. Plancher, III, 383.)
  3. Mémoire sur Clairefontaine, p. 197.