Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/151

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occupait le château de Montereau, sur la rive gauche de l’Yonne. Quand les canons et les trompettes du dauphin annoncèrent son sanglant triomphe, Jean de la Trémouille vit la plupart de ses hommes l’abandonner. Cependant, sommé de livrer la forteresse, qui se trouvait sans artillerie et sans vivres, il hésitait encore et voulait savoir si son maître était mort. On lui amena un des Comtois prisonniers, Antoine de Vergy, qui, sans rien dire, traça une croix sur la terre. La Trémouille comprit la triste réponse et baissa le pont-levis de la place[1].

La duchesse, Marguerite de Bavière, stupéfaite d’horreur, poursuivit les meurtriers de son époux, et le sire de Jonvelle fut un des procureurs qu’elle nomma pour la servir dans sa vengeance. En même temps, ce zélé serviteur fut envoyé dans le Charolais pour en chasser les Anglais (1420)[2]. L’année suivante, il accompagnait le jeune duc Philippe le Bon en Picardie, contre les Dauphinois, et se distinguait avec lui à la journée de Saint-Riquier[3]. Premier chambellan de ce prince et membre de son conseil, il fut plus tard l’un des premiers chevaliers de l’ordre de la Toison d’or (1430).

Cependant les Anglais menaçaient encore les Bourgognes, par le Beaujolais et la Champagne. La duchesse douairière, laissée seule à leur défense, donna commandement aux deux baillis du comté, Guy Arménier et Guy d’Amange, de fortifier toutes les bonnes places et de démolir les autres. Celui-ci, s’étant transporté à Jussey dans les premiers jours d’août 1420, accompagné

  1. Essai sur l’histoire de Franche-Comté, II, 376.
  2. D. Plancher, III, 508, 545.
  3. Gollut, col. 1061