Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/202

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qui défendent, sous peine d’emprisonnement et de confiscation, de se trouver aux prédications qui se font dans le voisinage du Comté, par les ministres des nouvelles sectes et damnables erreurs élevées depuis peu contre notre ancienne et sainte foi catholique ; cependant plusieurs sujets de la province se rendent tous les jours au prêche que les hérétiques viennent d’établir en France, à trois lieues de Jonvelle, près de Godoncourt. Pour arrêter ce désordre, qui pourrait s’étendre, la cour renouvelle ses interdits, et ordonne à tous de dénoncer les contrevenants, dans l’espace de deux jours, aux procureurs fiscaux de leurs bailliages. Les baillis d’Amont, de Dole et de Luxeuil, feront publier et afficher les présentes dans tous les villages et villes de leur ressort, et les procureurs fiscaux en poursuivront l’exécution. »

Le 19 novembre de la même année, le parlement, séant encore à Salins à cause de la peste, défend à tous manants et habitants du Comté de tenir des serviteurs suspects de luthéranisme. Sur la fin de l’année suivante (Dole, 1er décembre), nouvel édit ordonnant d’informer sur les sentiments religieux et la conduite antérieure des étrangers et vagabonds nouvellement reçus comme habitants de la province[1]. Peu après (28 avril 1568), les calvinistes établirent un nouveau prêche à Pressigny, et les pères bénédictins de Morey, stimulés par leur zèle autant que par les recommandations du parlement, ne négligèrent aucun moyen pour empêcher les funestes effets d’un aussi dangereux voisinage.

  1. Recueil des ordonnances du parlement, dixième partie, p. 220 et 221.