Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/246

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soldatesque déchaînée. Cependant la petite garnison s’enferma dans le château et couvrit ainsi le faubourg Sainte-Croix, où les Français n’osèrent pénétrer. Le parlement de Dole connut le surlendemain cette étrange et perfide agression ; en même temps Batilly lui manda qu’il n’avait envoyé ses cavaliers que pour châtier les voleurs de son carrosse. Mais la vérité fut bientôt mise au grand jour : le prince de Condé, le duc de Rohan et le parlement de Dijon ne purent s’empêcher de faire des excuses à Dole, en désapprouvant l’action de l’officier coupable. Leurs lettres hypocrites ou trompées protestaient que l’intention du roi de France était de maintenir la paix et de réprimer à tout prix de pareilles infractions. Mais quel fut le châtiment de celle-ci ? Batilly fut cité à l’ordre du jour de son général et récompensé par un avancement ! Il en fallait moins pour amener d’autres hostilités sur notre pays. Peu de temps après la surprise de Jonvelle, le sieur de Chalencey vint rafraîchir un régiment tout entier de la même armée dans le village de Villars-Saint-Marcellin, avec licence de piller et de rançonner à son aise les malheureux habitants, qu’il tint plusieurs jours sous la pression du glaive et du mousquet. Bien plus, les armes du roi Catholique, exposées en place publique, furent arrachées avec les bravades les plus outrageantes ; ce qui n’empêcha point les chefs des armées françaises de frontière d’assurer de nouveau que les deux rois étaient toujours en très bonne intelligence et en sincère paix (1634)[1]. Le capitaine

  1. Boyvin, Siége de Dole. p. 19-20 - Ici, aux Preuves, janvier 1636.