Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/264

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pays n’avait pas un seul cavalier à opposer aux courses des ennemis, et l’on réclamait à grands cris au moins les deux compagnies que le jeune de Mandre y avait montrées pendant quatre jours, un mois auparavant. L’une était à Vesoul, l’autre à Gray, avec son capitaine. Celui-ci reçut ordre de partir au plus vite, afin de rassurer la frontière de Jussey et de Jonvelle. Il eut peu de temps après la promesse que ses deux corps seraient complétés à cent chevaux chacun, et que les enrôlements auraient trente écus de prime, avec les rations sur le pied de Flandre[1]. De Mandre était homme de cœur et d’action, excellent soldat et dévoué à son pays. Mais quand il se vit de nouveau jeté au milieu d’une situation si compromettante, que la maladresse des gouverneurs avait depuis rendue si désespérée, au lieu d’obéir de suite, il représenta la folie qu’il voyait à conduire une poignée de gens contre des armées entières (8 mai). On lui répond (9 mai) : « Encore que les raisons que vous nous représentez soient bien considérables, néanmoins nous n’estimons pas qu’il y ait péril en conséquence de nos commandements, puisque ces troupes estrangères ne sont pas dans le pays où nous vous envoyons, et que par vostre grande expérience, vous sçaurez bien prendre cognoissance de leurs dispositions, et vous placer en lieu convenable, où vos gens ne puissent estre surprins. » Une autre dépêche du lendemain ajoute que le jeune Bresson le joindra avec cinquante chevaux, que le capitaine

  1. Ibid., 2, 7 et 9 mai, et aux Preuves, 13 mai.