Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/270

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de deux cents hommes chacune. En même temps était lancée la déclaration d’éminent péril (14 mai), qui appelait aux armes les hommes de quinze à soixante ans, qui avaient déjà servi, et tous les volontaires capables de se monter[1]. On pouvait avoir du secours de l’empereur ; mais le parlement attendit l’investissement de Dole pour le demander[2] ; car il voulait que la province se défendit seule, jusqu’à la dernière extrémité, avant d’appeler les étrangers, dont le pays, instruit par une récente expérience, devait attendre autant de foule et de dommages que de protection. En effet, les affreux malheurs que les armées impériale et royale de secours déverseront bientôt sur la Franche-Comté, n’excuseront que trop la politique d’aveuglement et de délais de ses gouverneurs, dans la présente conjoncture. Mais rien ne les pourra justifier d’avoir aussi mal organisé la défense nationale, et d’avoir attendu pour s’en occuper, que les ennemis, massés et frémissants à nos portes depuis six mois, fussent entrés au cœur du pays par deux endroits à la fois.

Cependant de Mandre était arrivé à Jussey (12 mai) avec ses compagnies, dont l’effectif n’allait pas à cent chevaux. Il apprend aussitôt les progrès et les dégâts faits par l’ennemi, et le soir même de son arrivée, sous l’impression de ces accablantes nouvelles il écrit à la cour : « Que puis-je faire avec une centaine de cavaliers ? Pour les cinquante chevaux du sieur Bresson, que Vos Seigneuries

  1. Preuves, 14 mai, la cour à l’archevêque. Boyvin, Siège de Dole, p. 68, 69.
  2. Corr. du parlem., 783, 784, lettres à Gallass, 12 et 28 mai.