Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/271

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m’ont annoncés, ils ne sont qu’en escriture il n’at ny soldat ny pouvoir d’en amasser, car les païsans sont en fuite dans les bois, les Suédois leur avant donné une telle espouvante, qu’il est impossible de les rasseurer si l’on ne faict advancer promptement de la gendarmerie. Jonvelle court le plus grand danger : jusques à maintenant je n’ai pas osé y engager mes compagnies. Oui, Messeigneurs, je me treuve, dans le plus grand embarras, et je prévoy que je ne tarderay guères à me perdre, avec ces deux compagnies, si l’on ne m’envoye du secours. Croyez bien cependant que je n’appréhende point la perte de ma personne, mais bien celle de ma réputation, qui ne peut estre mise à couvert si vous ne m’envoyez du renfort au plus tôt[1]. »

Les deux jours suivants, d’autres dépêches du capitaine de Mandre annoncent les nouveaux et effrayants progrès des ennemis. Il veut reculer jusqu’à Morey, avec son monde. La cour lui répond (14 et 15 mal) qu’il serait trop loin de Jonvelle, qu’il a mission de couvrir. Du reste, on le rassure et on lui promet du renfort, tout en exprimant une grande surprise à l’endroit de Bresson, qui avait donné les plus belles assurances en offrant ses services. Cependant, ajoute la dépêche, il paraît qu’il a déjà une vingtaine de maîtres, selon ce qu’il a écrit lui-même à la cour, en se plaignant que de Mandre n’a pas voulu les recevoir à Jussey. C’est un tort qui doit être instamment réparé[2]. Mais si de Mandre ne voulait point de Bresson ni de ses gens avec lui, le capitaine de

  1. Preuves, 12 mai.
  2. Preuves, 14 et 15 mai