Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/303

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le sieur de Chauvirey, son gouverneur, n’avait point de troupes à proximité pour la protéger. Il est vrai, le feld-général, à la nouvelle de cette invasion, s’était ébranlé avec quelques régiments de cavalerie légère, laissant derrière lui ses bagages, afin de marcher avec plus de célérité au secours de la ville menacée. Mais il arriva trop tard ; le 27 novembre, Jonvelle était forcé, malgré la belle défense du gouverneur[1], et les Suédois se trouvaient maîtres de toutes les munitions impériales amassées dans cette forteresse. Trop faible pour entreprendre une attaque sérieuse contre le vainqueur, Gallass revint tout confus sur ses pas jusqu’à [Choye |Choye]]}} (3 décembre). Dès lors son parti fut pris de s’arracher aux malédictions qui retentissaient de toutes parts contre lui, de faire retraite sur le Rhin avec les débris de ses troupes, malgré la saison rigoureuse, enfin d’abandonner la Comté à son malheureux sort. Déjà il amasse ses bagages ; son canon, traîné par les chevaux des vivandiers, s’achemine vers Lure, et l’armée royale se tient prête à le suivre. En apprenant ces tristes nouvelles à la cour, le conseiller Buson ajoutait : « Si le comte Gallass nous abandonne à présent, sans même nous laisser les troupes du roi, et sans autre fruit que d’avoir désolé nos campagnes, ruiné la province et attiré sur nos bras deux armées ennemies qui vont se lancer au cœur du pays, ce sera justement combler la mesure de la véritable opinion que nous devons avoir de son assistance[2]. » Informé de ces dispositions, Weymar alla prendre ses quartiers d’hiver dans

  1. Preuves, 17 décembre ; la cour à M. d’Aboncourt.
  2. Corr. du parlem. ; Besançon. 5 et 7 décembre.