Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/332

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tint de ses engagements. Les derniers défenseurs de Jonvelle furent tous passés par les armes ou pendus aux créneaux. Pour le gouverneur, il fut emmené le lendemain, par le baron de Marey, d’abord à Langres, ensuite au château de Grancey.

Les ennemis demeurèrent à Jonvelle le reste de la semaine. La garnison avait payé de sa vie les longues angoisses des Lorrains et des Bassignots. La ville qui avait si longtemps abrité et lancé les dévastateurs n’était pas moins coupable aux yeux des Français : elle devait périr. Aussi firent-ils sauter portes et remparts. La démolition du château leur offrit plus de difficulté. Deux ou trois soldats, plutôt que de se livrer, s’étaient enfermés dans la tour ; et quand les mineurs s’approchèrent, ils en tuèrent trois à coups de mousquet. Pour en finir, un formidable fourneau souleva la moitié de la masse et tua les derniers défenseurs de Jonvelle (21 septembre). Les habitants avaient pareillement subi la rage du vainqueur, excepté le curé et sept ou huit autres personnes, qui s’étaient ensevelis tout vivants dans un charnier de l’église. Ils furent trouvés le samedi ; on leur laissa la vie, et ils obtinrent un sauf-conduit pour s’en aller où ils voudraient. Enfin, lorsque les habitations eurent été suffisamment fouillées et dévalisées par la soldatesque, toute la ville fut livrée aux flammes, le dimanche 22 septembre. Ainsi fut ruiné Jonvelle, pour ne plus se relever[1].

Nous devons à l’abbé Macheret la plupart de ces détails intéressants. Son récit n’est pas moins curieux par les solennelles

  1. Girardot, P. 266.