Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/348

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nous couler, disait encore Girardot : la crainte ne vient pas de leurs armées, vu l’approche de l’hyver, mais bien de leurs cajoleries et artifices françois, et par suite de nostre fatale division[1]. »

Grancey et du Hallier demeurèrent dix jours à Scey-sur-Saône, où ils mirent garnison, sous les ordres de Saint-Clair-Debrez, pour commander le pont de pierre placé sous les murs du donjon, pour maintenir la soumission des châteaux, villes, bourgs et villages conquis, courir la rive gauche de la Saône et lever partout des contributions au nom du roi de France. En dehors de la rançon stipulée, Vesoul fut commandé pour soixante pistoles par mois[2]. En attendant, l’armée ennemie menaçait de s’ébranler tantôt contre Gy et Gray, tantôt contre Baume et Clerval, et causait ainsi plus de frayeur et d’alarmes, sans bouger de place, que si elle eût tourné tête quelque part, quoique cependant elle fût réduite par les garnisons à deux mille cinq cents fantassins et cinq cents chevaux. Elle tirait de France les munitions que les contrées envahies ne pouvaient lui fournir. Le 6 octobre, elle reçut un renfort de canons et de quatre vingt chevaux. Mais cela ne fut pas suffisant pour enhardir les généraux à se risquer plus longtemps et plus avant dans la Comté, surtout quand ils apprirent que le marquis de Saint-Martin assemblait des levées et qu’il attendait du secours par le Rhin. Aussi le gouverneur ayant fait insulter pendant la nuit leur quartier de Fretigney,

  1. Corr. du parlem., B, 854 ; Besançon, Il octobre 1641, Girardot à la cour. voir aussi Preuves, 5 octobre.
  2. Preuves, 5, 7 et 9 octobre,