Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/349

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avec une centaine de chevaux, ils eurent si peur, qu’ils repassèrent la Saône au plus vite, avec armes et bagages. Du Hallier reprit le chemin de Jonvelle et de Nancy[1], Quant à Grancey, il tourna sur Dampierre, avec l’évêque d’Auxerre (10 octobre). Ils furent accueillis en amis dans cette place, qui appartenait à un Français, le comte de Tavannes[2]. C’est de là qu’ils sommèrent de nouveau Bauffremont de songer à son château de Scey et de l’assurer contre la destruction, en le faisant entrer dans la neutralité commune[3], Le lendemain, Montot, qui l’avait aussi dédaignée, fut saccagé par les ennemis[4], Après une halte à Champlitte, ils rentrèrent en Bassigny par le Fayl-Billot (13 octobre), tout fiers d’une aussi belle campagne. En moins de trois semaines, ils avaient ruiné nos meilleures places frontières, rançonné les deux rives de la Saône, installé leurs garnisons dans quatre ou cinq châteaux, comme autant d’épines sanglantes implantées au du pays, sans compter les places tenues par eux dans le bailliage d’Aval.


Pour comble de malheurs, le marquis de la Baume-Saint-Martin, gouverneur du Comté, mourut à Gray, le 24

  1. Preuves, 9 octobre ; Guerre de dix ans, p. 268 et 269.
  2. Seigneur de Lancques, Fresne, Coublans, Pailley, Prangey, Dampierre-sur-Salon, etc.
  3. Corr. du parlem., ibid. ; Besançon, 11 octobre, Girardot à la cour.
  4. « Ils ont dévalisé mes meubles de Montot, pillé mes denrées et vendangé mes vignes, où il y avoit pour faire plus de 50 muids de vin. Tout ce qui me console, c’est qu’ils sont sortis sans avoir rien démoly. J’atant de savoir si je pourrai retourner là, pour y semer quelque chose ; sinon il y auroit grant pitié à moy. Quant à l’armée françoise, elle est à présent logée à Champlite, et l’on ne sçay quel désain elle at, etc. » (Corr. du parlem., B, 854 ; Gray, 11 octobre, le sieur de Beaujeu-Montot à la dame de Crécy.)