Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/35

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n’est pas étonnant qu’ils aient choisi cette position, soit comme un séjour d’agrément, soit comme une forteresse, pour commander le passage de la rivière, le barrer au besoin et en surveiller le péage. Au reste, quel qu’ait été ce lieu sous la domination du peuple-roi, après la ruine de Corre, toute l’illustration de cette dernière cité fut transférée à Jonvelle ; et c’est ce qui explique l’importance acquise par celle-ci au moyen âge, et conservée par elle jusqu’à la fin du dix-huitième siècle.


§. II

Corre

A sept kilomètres en aval de Jonvelle, au confluent de la Saône et du Côney, est situé le village de Corre. Son paysage, vu des hauteurs de la route de Jussey, est des plus pittoresques. De là, le regard embrasse les deux rivières qui arrosent ses jardins, fertilisent ses prairies et favorisent son commerce. Son faubourg, disséminé dans une forêt de peupliers, et ses maisons groupées autour

    Aboncourt, Abonis-curtis ; Renaucourt et Raincourt, Reginaldi-curtis, etc. Quant à la terminaison velle ou ville, qui a le même sens que court, elle vient du latin villa. Elle désignerait généralement des lieux où les Gallo-Romains ont établi des métairies et des maisons de campagne, autour desquelles se sont insensiblement groupés les hameaux, les villages et même des villes. Comme la désinence curtis, elle modifiait le nom du lieu, d’un chef de curie, d’un prince, d’une divinité, d’une autre ville, etc. Exemple : Martinvelle, Martini-villa ; Enfonvelle, Offonisvilla ; Jonvelle, Jovis ou Junci-villa ; absolument comme dans les temps modernes on a formé Vesoul-Bénian ; Orléans-ville ; Philippe-ville, etc. Les terminaisons villey, trilliers, villers, villars, ont la même origine que velles ou ville, d’où sont venus les noms vulgaires de ville et village, qui désignent des agglomérations plus ou moins considérables d’habitations