Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/46

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et traversait les bois d’Arbecey et de Purgerot, au milieu des monuments celtiques de Creuseil. C’est près de là qu’elle coupait la grande ligne de Port à Langres. Après avoir côtoyé le plateau de Saint-Jean-d’Anrosey, cette voie laisse à droite le retranchement de Châtelard, traverse les territoires de Gesincourt et d’Aboncourt, et arrive à la Saône devant Baulay.

Un fait remarquable, c’est que tout le territoire d’Arbecey et des alentours est sillonné par des lignes pavées en hérisson, sur une largeur de quatre mètres, et désignées vulgairement sous les noms de Chemins ferrés, Chemins des Sarrasins, Chemins des Romains. Ces traces sont quelquefois apparentes, et plus souvent recouvertes d’une couche légère de l’épaisseur du labour. Dans toute la Séquanie, M. E. Clerc ne connaît pas de localité où les voies romaines se multiplient autant que sur ce point. Le Mémoire sur les antiquités de Port-Abucin et de Purgerot, présenté à l’Académie de Besançon en 1859, a donné la raison de cette convergence remarquable de tant de lignes à un même centre.

La route que nous décrivons n’a point été pavée sur tout son parcours. En quittant la Saône, elle pénètre dans les bois de Baulay et de Buffignécourt, appelés les Brosses, passe à 300 mètres de Contréglise[1], gagne les fermes de Grange-Rouge et de Villars et arrive à Corre. En sortant de ce village, près du cimetière gallo-romain, elle entre dans les Perrières, où elle sert de limites aux bois de Demangevelle et de Vougécourt, passe à la ferme

  1. Une donation de Guy de Jonvelle à Clairefontaine mentionne ce vieux chemin de Contréglise : veterern viam.