Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/88

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Guy Ier eut pour frères Henri et Olivier, et pour femme Élisabeth. De ce mariage naquirent deux fils, Bertrand et Mathieu. L’existence de cette famille, qui ne nous est révélée que par des œuvres pies, s’annonce par une donation faite aux chanoines de Saint-Étienne de Dijon (1124)[1]. Trois ans après, ses libéralités s’unissaient à celles des nobles de Jussey, de Pesmes et de Dampierre, pour doter le prieuré de Cherlieu[2]. Quand ce prieuré fut un monastère de cisterciens, enfants de saint Bernard, ayant à leur tête le bienheureux Guy, le sire de Jonvelle fut un des plus zélés à imiter la munificence du comte envers eux. Pour avoir part à leurs prières, il leur abandonna tous ses domaines de Jussey de Cray, de Marlay[3], de Montigny et de Saponcourt (1137, 1145, 1152).

Mais parmi toutes les œuvres que leur inspira la piété, l’œuvre capitale des premiers seigneurs de Jonvelle fut assurément la fondation de l’abbaye de Clairefontaine, dixième fille de Morimond. C’était l’âge d’or des communautés cisterciennes, et l’auréole de gloire qui entourait alors saint Bernard, se reflétait sur tous ses frères et ses disciples. L’ordre de Citeaux était alors en si grande réputation, que de toutes parts les princes, les seigneurs, les évêques et même les anciens monastères d’ordres différents, lui demandaient des colonies. Déjà dans le seul comté de Bourgogne, la maison de Clairvaux

  1. Hist. des sires de Salins, I, 31-32
  2. Preuve I.
  3. Cray, territoire de Jussey ; Marlay, territoire de Montigny-lez-Cherlieu.