Page:Couillard-Després - Louis Hébert, premier colon canadien et sa famille, 1913.djvu/153

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tits-fils des premiers habitants de la Nouvelle-France avaient puisé au sein même de leur famille, les vieilles traditions de foi qu’aucun souffle impie n’avait souillées. « Ceux qui arrivaient chaque année, écrit le Père Charlevoix, étaient ou des ouvriers ou des personnes de bonnes familles, qui venaient sur nos rives dans la seule vue d’y vivre plus tranquillement qu’en Europe, et d’y conserver plus sûrement leur religion. La source de presque toutes les familles qui vinrent s’établir au Canada est pure de toute tache que l’opulence et la richesse ont bien de la peine à effacer. »

« Je crains d’autant moins d’être contredit, sur cet article, écrit le même Père, que j’ai vécu avec quelques-uns de ces premiers colons, presque centenaires, de leurs enfants et de leurs petits-enfants, tous gens respectables, plus encore par leur probité, leur candeur, leur piété solide dont ils faisaient profession, que par leurs cheveux blancs et les souvenirs des services qu’ils avaient rendus au Canada. »

Québec, en 1663, avait l’aspect d’une petite ville. Quels changements s’étaient opérés malgré tout dans cette colonie depuis 1608 ! Couillard devait aimer à faire à ses enfants et aux nouveaux colons qui débarquaient sur nos bords le récit des combats qu’il avait livrés et des travaux qu’il s’était imposés, pour l’avancement de la Nouvelle-France. Il aimait :

Ayant autour de lui sa famille assemblée,
…Par les beaux soirs,