Page:Couillard-Després - Louis Hébert, premier colon canadien et sa famille, 1913.djvu/154

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À raconter aux siens sa jeunesse envolée,
Et ses luttes d’antan, et ses nombreux espoirs[1].


La narration des souffrances endurées par les premiers colons ; la persévérance de Louis Hébert, celle non moins digne d’admiration de Couillard, excitait sans doute l’enthousiasme des auditeurs.

 « Aux récits de l’aïeul les petits-fils frissonnent :
Si belle fut sa vie et son passé si beau !
Les spectres de ses hiers sortant de leur tombeau
Apparaissent alors si fameux qu’ils étonnent. »

L’évocation de tant de souvenirs préparait le cœur de la vaillante jeunesse qui l’écoutait pour les luttes qu’elle devait livrer plus tard et pour les sacrifices innombrables que la patrie devait exiger d’elle.

 « Aimant ces souvenirs, pensive, dans la nuit,
La génération de jeunes qui se lève
Se sent prise d’ardeur, et dit : La vie est brève,
Du grand père imitons l’exemple qui séduit. »

Nous n’avons rien sur les derniers moments de Guillaume Couillard ; mais ce fut sans doute avec une âme confiante qu’il ferma les yeux à la lumière de ce monde et qu’il dit adieu à ses enfants rassemblés autour de son lit. Ce vénérable vieillard avait passé sa vie à faire du bien ; il entourait de soins les pauvres sauvages, et il s’appliquait à inculquer à ses enfants l’amour et la pratique de la charité.

Comme autrefois Louis Hébert, il les bénit afin d’attirer sur eux et sur leurs descendants les faveurs célestes. Il put ensuite se présenter en toute

  1. M. Antonio Pelletier.