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la cour. Il avait bien des chances de réussir dans la fondation de la colonie, et l’on doit ajouter qu’il avait été pour ainsi dire l’âme de l’entreprise. M. de Poutrincourt était mû par la pensée patriotique de travailler à l’extension du royaume de France et à la conversion des sauvages de l’Amérique. Il était catholique. Il est donc le premier sur cette longue liste de gentilshommes qui se dévouèrent pour la France et pour l’Église. Étendre leur race et leur patrie de ce côté de l’Océan, faire connaître et aimer la religion du Christ par les aborigènes, voilà ce qui faisait entreprendre aux pionniers acadiens des voyages pleins de fatigues et parfois si périlleux.

Le 11 mai 1606, M. de Poutrincourt s’embarqua sur le Jonas, navire de cent cinquante tonneaux. Plus pratique que son prédécesseur, il eut le soin d’apporter avec lui tout le matériel nécessaire au défrichement de la terre. Un avocat français, appelé Lescarbot, l’accompagna dans ce voyage. Si, aujourd’hui, nous pouvons raconter les détails de ces premières tentatives de colonisation en Acadie c’est à ce dernier que nous le devons.

La traversée s’effectua sans incident. Le lendemain de son arrivée, M. de Poutrincourt mit ses hommes au défrichement de la terre. C’est Lescarbot qui nous l’apprend :

« Le vendredi, le lendemain de notre arrivée, le sieur de Poutrincourt, affectionné à cette entreprise comme pour soi-même, mit une partie de ses gens en besogne au labourage de la terre. »