Page:Couillard-Després - Louis Hébert, premier colon canadien et sa famille, 1913.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Louis Hébert n’avait pas perdu son temps. Aidé de quelques serviteurs il avait abattu les grands arbres de la forêt et ce fut probablement ce terrain défriché qui fut labouré et ensemencé. « Le Sieur de Poutrincourt, écrit Lescarbot, fit cultiver un peu de terre pour y semer du blé et y planter la vigne, comme il fit à l’aide de notre apothicaire, M. Louis Hébert qui, outre l’expérience qu’il a dans son art, prend grand plaisir au labourage de la terre. »

M. de Champlain, de Poutrincourt et Louis Hébert s’encourageaient mutuellement dans leurs travaux champêtres. La vocation de premier colon canadien se fortifiait de jour en jour en compagnie de ces hommes courageux qui se montraient si enthousiasmés des premiers succès.

Louis Hébert trouvait encore les moyens de se perfectionner dans ses connaissances en botanique. Tout lui était sujet d’étude sérieuse. Il cueillait avec soin des plantes dont il ignorait les propriétés et les étudiait afin de trouver un moyen de les utiliser au profit de la science. Il se rendait partout avec ses compagnons dans l’intérieur des terres, sur les collines, sur le bord des rivières, cherchant des plantes médicinales. Les vignes sauvages qui croissaient en abondance attirèrent son attention. Il résolut d’en planter près du fort de Port-Royal. « Maître Louis Hébert, notre apothicaire, écrit Lescarbot, désireux d’habiter ce pays-là, en avait arraché une bonne quantité pour les planter à Port-Royal, où il n’y en a point, quoique la terre y soit fort propre au