Page:Couillard-Després - Louis Hébert, premier colon canadien et sa famille, 1913.djvu/33

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chargea son fils, M. de Biencourt, du commandement d’un navire ; il pria le Supérieur des Jésuites, le Père Cotton, de ne pas envoyer en Acadie les religieux, qui avaient reçu leur lettre d’obédience, mais de les garder en France, jusqu’au retour de son fils, ajoutant qu’il les prendrait lui-même sur son vaisseau lorsqu’il s’embarquerait pour la Nouvelle-France. La démarche de M. de Poutrincourt lui créa des ennuis. Les dames de la cour, Mme de Guercheville, entre autres, ainsi que la reine, qui s’étaient constituées les protectrices des Jésuites, virent ce refus d’un mauvais œil. Quoi qu’il en soit M. de Biencourt partit ayant à son bord l’abbé Fléché et Louis Hébert. Ce dernier passait une seconde fois au Canada avec son épouse, Marie Rollet.

Au milieu de l’hiver de l’année 1610, M. de Poutrincourt quitta son manoir de Saint-Just avec deux autres de ses fils. Il prit sur son navire des meubles, des provisions, des instruments propres au défrichement des terres. Bon nombre d’ouvriers l’accompagnaient ainsi que deux gentilshommes, qui devaient, dans la suite, jouer un rôle important en Acadie ; c’étaient Claude de Saint-Estienne de Latour et son fils Charles-Amador.

La traversée dura quatre mois. M. de Poutrincourt, qui s’était embarqué le 25 février, n’aborda qu’au mois de juin. À son arrivée à Port-Royal il s’aperçut bientôt que le fort avait besoin de réparations. Il les fit exécuter sur-le-champ. Il fallait se hâter, car Mme de Poutrincourt était sur le point d’arriver