Page:Couillard-Després - Louis Hébert, premier colon canadien et sa famille, 1913.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les arbres avaient d’énormes proportions et ils étaient durs à abattre. Que de coups il fallait donner pour faire tomber un de ces géants de la forêt ! Et quel courage ne fallait-il pas pour se livrer à ce travail ardu ! Louis Hébert était l’homme choisi par la Providence. Comment expliquer, sans une vocation spéciale, l’affection de Louis Hébert pour des travaux si pénibles, quand il pouvait vivre à l’aise dans l’exercice de sa profession ? Il paraît évident que Dieu aidait notre colon dans son œuvre.

Dès l’aurore Louis Hébert se mettait au travail. Il frappait à coups redoublés sur les arbres qui s’obstinaient à rester debout. Quand il les voyait tomber son cœur battait de joie ; ce fut pied par pied qu’il conquit un petit coin de terre qu’il ensemença la première année.

À l’heure des repas, Louis Hébert retournait dans son logis et y prenait la nourriture dont il avait tant besoin. La figure souriante de son épouse et la vue de ses enfants lui donnaient un regain de courage pour terminer sa journée. Il rentrait au logis, le soir, harassé de fatigue, mais heureux, satisfait, d’avoir gagné quelques pieds de terre sur le domaine qu’on lui avait accordé.

La prière se faisait en famille. Hébert, en vrai chrétien, suppliait le bon Dieu de bénir ses efforts. Il demandait avec instance qu’il lui fût donné de voir la prospérité de la Nouvelle-France, et les moyens de travailler efficacement à la conversion des sauvages.