Page:Coulevain - Le Roman merveilleux.pdf/12

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germe, une étincelle divine. J’ai entrevu les ombres de ses paradis, les rayons d’espérance qui illuminent ses purgatoires, les lueurs d’aube qui éclairent ses enfers. Sa profondeur, son inconnu m’attirent irrésistiblement. Sa lumière splendide a mis en fuite mes pauvres petites figures idéales — elles réapparaîtront, je n’en doute pas — elles ne mourront jamais, car elles sont de la pensée ; je les emporterai dans l’Au delà et la Nature en fera peut-être quelque chose.

Avec mon œil, devenu plus objectif encore, je veux jeter un dernier regard sur la Vie. Il y a quelque chose de pathétique et de drôle dans le fait d’une créature humaine sortant de soi, se soulevant de terre, pour contempler l’œuvre divine et devenant ainsi spectatrice de la pièce où elle a un bout de rôle !

On m’a reproché d’avoir mis trop souvent en scène ma personnalité. Je l’ai fait inconsciemment ; cette fois-ci, je le ferai consciemment, lorsque cela sera nécessaire, et qui mieux est, je ne m’en excuserai pas à la manière de mes illustres devanciers ; par dignité d’abord et, ensuite, par horreur de tout ce qui est faux et conventionnel. C’était un pauvre psychologue celui qui a dit : « il n’y a pas de grand homme