Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/31

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elle était fondue, elle produirait une quantité de lingots moins grande. La diminution moyenne du poids de l’or monnayé, actuellement en circulation, par rapport au poids du même numéraire, lorsqu’il sortait de la Monnaie, parait être, d’après le compte rendu de l’Enquête, de près de £1 pour 100. Ce mal, dans des temps plus reculés, était quelquefois beaucoup plus grand. Il s’est particulièrement fait sentir dans la première partie du règne de Sa Majesté régnante, et il a conduit à la réforme de l’or monnayé, en 1773. Mais aujourd’hui on s’est précautionné avec le plus grand soin contre lui, non-seulement en punissant, conformément à la loi, toute détérioration volontaire de la monnaie d’or, mais aussi par cette disposition du statut, en vertu de laquelle les guinées, dont le poids plein, lorsqu’elles sortent de la Monnaie, est de 5 penny weight 9 89/89 grains, ne sont plus monnaie légale si, par l’effet de l’usage, leur poids descend au-dessous de 5 penny weight 8 grains ; la tolérance de dépréciation étant au plus de 1.11%.

Une cause plus effective encore de dépression de valeur est la difficulté qu’ont rencontrée les détenteurs de numéraire lorsqu’ils ont voulu le convertir en lingots. La loi de notre pays défend de mettre au creuset tout autre or monnayé que celui qui est devenu trop léger, et, par l’effet d’une politique douteuse, prohibe l’exportation de notre or monnayé et même d’un or quelconque, à moins qu’on ne déclare, sous la foi du serment, qu’il n’a pas été produit avec le numéraire de ce royaume. Il résulte du compte-rendu de l’Enquête, que la différence entre la valeur de l’or en lingots, qui peut être exporté sous serment, et la valeur de l’or produit ou supposé produit avec notre numéraire, qui, aux termes de la loi, ne peut être fondu que pour servir à l’intérieur du pays, s’élève à présent entre 3 et 4sh. par once.

Dans l’opinion de votre Commission, les deux circonstances qui viennent d’être rapportées ont été indubitablement la cause de la dépréciation de la valeur de l’or monnayé, par rapport aux autres produits, dépréciation qui s’est produite ou pouvait se produire aux époques où la Banque payait en numéraire et où, par conséquent, on pouvait se procurer autant d’or qu’on en désirait. La limite assignée par ces deux circonstances réunies à cet excès du prix de l’or sur le marché sur le prix de l’or à la Monnaie, était une limite d’environ 5,5%. La plus grande partie de cette dépression de valeur doit être attribuée à cette vieille mais contestable politique de notre pays, qui, en s’efforçant de retenir le numéraire dans le pays, a eu